mercredi 15 septembre 2010

Le nouveau Prêt à Taux Zéro (PTZ+) adroit à une présentation présidentielle!

Le Président Nicolas Sarkozy a dévoilé aujourd'hui les modalités du nouveau prêt à taux zéro (applicable dès 2011). Se substituant aux trois dispositifs existants, il n'est, à notre avis, pas la solution au problème du logement en France.

Partant du constat que 56% des Français étaient propriétaires de leur logement en 2007 et que leur proportion n'avait augmenté que de 1,2 point entre 2002 et 2007, le chef de l'État a renouvelé son souhait de voir la France revenir à proximité des 70% de la moyenne européenne. C'est l'objectif politique qu'il assigne à ce nouveau PTZ. Les trois mesures existantes s'effaceront au 31 décembre prochain pour laisser la place à ce nouveau PTZ.
Réservé aux primo-accédants, ceux ci bénéficieront d'un crédit gratuit pour un montant pouvant aller jusqu'à 40% du prix du bien acheté dans la limite d'un plafond modulable en fonction des prix de l'immobilier locatif.

MAIS:

Ce pourcentage maximum sera réservé à des logements neufs économes en énergie et situés dans des zones où l'immobilier est « tendu » et donc cher, à savoir les grandes agglomérations comme Paris, Lyon et Marseille ou encore la Côte d'Azur.
Le montant du prêt PTZ+ descendra jusqu'à 10% pour les logements anciens à faible performance énergétique.
Accordé sans conditions de ressources, le PTZ+ étalera son remboursement en fonction du niveau de revenu du foyer emprunteur (entre 5 et 30 ans)

Au delà du discours strictement politicien, le PTZ+ a surtout comme objectif de permettre à l'État d'économiser à terme 1,6 milliard d'euros par an. En effet, il remplacera à la fois le prêt à taux zéro actuel, le Pass-Foncier et le crédit d'impôt sur les intérêts d'emprunt immobilier. Cette dernière mesure est estimée particulièrement onéreuse par les technocrates de Bercy qui en évaluent le coût à 3 milliards d'Euros.

Déjà, nous entendons fleurir les louanges des professionnels de la banque et de l'immobilier qui réagissent positivement à cette annonce. « Ils estiment que cette mesure atteindra ses objectifs et permettra à plus de familles françaises de devenir propriétaires ». Je crois pour ma part que les banquiers se disent que derrière les emprunts à taux zéro, il y aura des crédits complémentaires, que l'amortissement du PTZ+ étant longue, ils pourront faire passer plus de crédits complémentaires (nous appelons cela « élargir l'assiette de solvabilité ») donc se gaver. Quant aux « professionnels de l'immobilier », j'imagine qu'il s'agit des promoteurs, nous allons voir pourquoi.

Vous l'avez deviné, mon analyse est un petit peu plus modérée que celle de ces chers « professionnels ».
Mes premiers calculs me permettent de penser que si les personnes à faibles revenus achetant de petits appartements labellisés « énergie » vont pouvoir s'y retrouver, les familles de la classe moyenne, celle qui est le plus touché par la baisse du pouvoir d'achat et l'augmentation de la fiscalité générale y perdent beaucoup (par rapport aux dispositions précédentes).
Ce ciblage social m'indispose à plusieurs titres. Tout d'abord, c'est, une fois encore, ceux qui gagnent trois fois le smic et plus par foyer qui voient leur pouvoir d'achat, leur capacité de constitution de patrimoine amputés. C'est d'autant plus regrettable que cette catégorie est celle qui, depuis quelques années trinque en permanence, celle que l'on dit vouloir voir préparer sa retraite alor qu'on l'empêche de se constituer un patrimoine. Ensuite, le ciblage des faibles revenus afin de les amener à la propriété immobilière de leur résidence principale, cela me rappelle trop un certain volontarisme politique de Bill Clinton qui a généré.... la crise des subprimes. Enfin, l'optimisation du système va inciter à construire petit, pas cher, ce n'est pas facteur de qualité de vie.

Autre reproche que je fais à ce dispositif: En privilégiant les habitats neufs, il risque d'accentuer l'abandon, voire la démolition de logements qui auraient pu être restaurés. C'est un coup dur pour le marché de la rénovation et pour le patrimoine architectural français.

Enfin, accentuer l'aide à la propriété du logement sur l'unique résidence principale et sur les primo-accédants ne va certainement aider à la mobilité, facteur important de la reprise de l'emploi en France. Au contraire, la mesure du crédit d'impôt sur les intérêts d'emprunt permettait d'alléger le coût d'acquisition tout en autorisant une éventuelle mise en location en cas de nécessité de déménagement. La propriété de sa résidence principale ne devenait pas un « fil à la patte » supplémentaire.

En conclusion, je dirai que les mesures de soit disant rabot des niches fiscales auront un impact négatif sur la construction et la réhabilitation dans les années qui viennent. Il y a un manque crucial de logements en France et tout ce qui pouvait aider au maintien du marché est actuellement détricoté.

mercredi 8 septembre 2010

Les "Mona Lisa" n'ont pas retrouvé le sourire.....

En 2000, Mona Lisa, promoteur spécialisé dans les résidences services, vend des chambres dans des hôtels à des investisseurs particuliers attirés par de substantiels avantages fiscaux. Le principe en est simple : vous achetez une chambre ou un appartement dans une résidence exploitée par une société avec laquelle vous signez un bail commercial. L'exploitant gère la résidence, loue les chambres d'hôtel ou appartement de vacances et vous verse un loyer convenu dans le bail commercial. Dans tous la plupart des cas, les clients adoptent l'avantage fiscal du loueur en meublé professionnel (LMP). Pour l'obtenir, il faut dégager au minimum 23 000 euros de revenus fonciers. C'est, comme par hasard, le montant du loyer prévu dans le bail commercial pour l'achat de deux chambre ou d'une suite dans un établissement "Mona Lisa", soit un investissement d'environ 400.000 euros. Ce montage représente une belle rentabilité de 5,75% quasi nette d'impôt. Une apparente bonne affaire!

Mais voilà, en 2008, la gestion de Mona Lisa patine. Les formidables rentabilités promises sont dures à tenir et les commissions dégagées sur la vente de nouvelles résidences ne suffisent plus à compenser les pertes d'exploitation sur les programmes vendus les années précédentes. Le château de cartes s'écroule. En 2008 et 2009, les investisseurs ne perçoivent pas un centime de loyer de la part de Mona Lisa Hôtels et Résidences. Par contre, ils doivent continuer à rembourser leurs crédits... Une situation plaçant certains budgets familiaux mal conseillés ou victimes de vendeurs peu scrupuleux au bord de la faillite personnelle.

Anticipant la chute finale de l'exploitant, les investisseurs se regroupent en association, commandent un audit de l'exploitation de leur hôtel et décident d'assurer eux-mêmes le contrôle de la gestion via un exploitant choisi par leurs soins. Le résultat de leur audit laisse apparaitre que le projet est économiquement viable sur la base d'un loyer annuel global d'environ 400.000 euros, contre les 600.000 prévus lors du bail signé avec Mona Lisa.

Le dépot de bilan de Mona Lisa va tout bouleverser.

Le tribunal de commerce de Paris prononce début 2010 la liquidation judiciaire de l'exploitant et, curieusement, cède pour 2 millions d'euros (une somme ridicule) l'exploitation de 18 résidences à un nouvel exploitant. Cette décision, compréhensible dans le cas d'une reprise d'actifs conditionnée est fortement contestée par les propriétaires (les investisseur) dans le cas d'une liquidation. Ils refusent de signer un bail avec un exploitant qu'ils n'ont pas choisi et qui leur promet un loyer de 150 000€ (qutre fois moins que prévu). Quelques mois plus tard, c'est la guerre avec le liquidateur judiciaire qui a confié leurs clés au nouvel exploitant, Dofre Estate. Un nouvel exploitant qui se retrouve sans bail et que les investisseurs considèrent purement et simplement comme un squatteur.

L'avocat des "Mona Lisa" multiplie les procédures afin d'obtenir l'expulsion de l'"exploitant-squatteur". Après avoir obtenu gain de cause à Poitiers, Colmar et Saint Gaudens, il plaide demain à Draguignan.

Quelques soient les résultats de ces procédures, gageons que les investisseurs ne sont pas prêt de revoir le montant de leurs investissements ni les avantages fiscaux auxquels ils s'attendaient. Leur aventure doit faire réfléchir bon nombre de Français, toujours prêts à investir les yeux fermés dès lors qu'on leur promet une "défiscalisation". Elle doit faire aussi réfléchir tous ceux qui, trop facilement, prennent les investisseurs pour d'affreux capitalistes qui ne méritent rien de mieux que d'être tondus et sur qui doivent fondre les foudres des redresseurs de torts de Bercy.....

samedi 24 juillet 2010

Pourquoi je juge le Stress Test des banques européennes plus inquiétant que rassurant…

En février 2009, les américains avaient lancé un Stress Test. Nous avions déjà jugé à l’époque que l’exercice était « gentiment » organisé. Il avait pourtant entraîné la recapitalisation de 10 banques sur 19. Aujourd’hui, en Europe, seules 7 sur 91 seraient susceptibles de faillir en cas de nouvelle crise. Nous doutons fortement de la sincérité de ce résultat et voici pourquoi :

Tout d’abord, comprenons à quoi servent ces stress tests. Ils servent à rassurer les marchés sur la solidité du secteur bancaire. Vous l’avez compris, pour rassurer les marchés, il vaut mieux éviter d’apporter des résultats trop mauvais.

Pour cela, on définit trois scénarios : un scénario de base, un scénario de récession (3 points de moins de PIB que prévu) et un scénario dans lequel interviendrait de fortes pertes sur les emprunts d'État. Mais voilà, ces trois scénarios sont beaucoup trop modérés. Pourquoi aucune hypothèse ne retient le cas d'un défaut de paiement pur et simple d'un pays ? N’oublions pas que cela a failli être le cas récemment de la Grèce (probablement pas sortie définitivement du bourbier comme l’annonce la voix officielle), de l’Islande il y a deux ans (sauvée par la Russie) et que d’autres Etats pourraient connaître cette situation bientôt. Au lieu de cela, les seuils de pertes potentielles retenue sur les dettes souveraines ne seraient que de 8% pour le Portugal et l'Irlande, 5% pour l'Espagne, 2,5% pour l'Italie et…. 17% pour la Grèce. Oui, vous avez bien lu, 17% quand Moody's et Citigroup prévoient 40% !!!

Même avec des scénarios que nous qualifierons « d’un petit peu légers », on risque toujours des surprises, tellement les banques ont pris l’habitude de dissimuler la réalité de leurs situations dans des arguties comptables que les normes « Bâle » encouragent.


Alors, on se souvient de l’existence des banques centrales nationales. On décide que ce Stess Test serait réalisé selon le principe d’auto-correction, ou auto-notation, qui fait que chaque banque effectue ses propres calculs qui sont ensuite transmis à la banque centrale nationale qui les envoie ensuite à la BCE. Cette dernière n’ayant qu’un rôle de compilateur, elle ne peut voir son crédit entamé au cas où un avenir plus ou moins proche venait à contredire les résultats du test. Mais voilà, comme chaque Banque Centrale a sa propre définition des différents indicateurs, elles sont souvent tentées de sauver la face en prenant des critères qui avantagent leurs banques. C'est par exemple ce qui est reproché à l'Espagne. Pour s'assurer un succès, la Banque Centrale espagnole aurait autorisé les banques du pays à comptabiliser les aides du fonds de secours espagnol dans leurs capitaux propres. Or comme le rappelle le journal El Economista, ces aides ne sont que des prêts que les caisses d'épargne devront à terme rembourser...

C’est probablement à ces deux points que le FMI faisait allusion en début de semaine lorsqu’il regrettait « le manque de rigueur et l’opacité » de l’exercice.


Dans ces conditions, c’est sans surprise que la plupart des banques ont passé les tests avec succès.

Dans le détail, les 7 banques sont : l'allemande Hypo Real Estate, les caisses d'épargne espagnoles Diada, Cajasur, Espiga, Unnim et Banca Civica, ainsi que de la grecque ATE (Agricultural bank of Grece). Que du classique.


La France est fière, aucune banque française n’est concernée, Christine Lagarde fait cocorico (raison de plus pour se méfier…), mais qu’en aurait il été si l’hypothèse de défaut de paiement total de la Grèce avait été retenu ?????


En conclusion, ce Stress Test ne va rassurer aucun professionnel. Aura-t-il une influence sur les marchés ? A court terme, impossible à dire, ceux-ci étant parfaitement irrationnels. A long terme, oui, mais plutôt à la défiance qu’à la confiance. Quand un de vos partenaires « truque » des résultats, c’est qu’il a quelque chose à cacher. Même si vous ne savez pas quoi, vous allez prendre des précautions avant de travailler avec lui. Voilà pourquoi je juge ce test plus inquiétant que rassurant.


Addendum:

Nous apprenons aujourd'hui, par le Financial Time, qu'en Allemagne, six des 14 établissements soumis aux tests de résistance se sont abstenus de préciser le risque sur la dette souveraine. Il s'agit de Deutsche Bank, Postbank, Hypo Real Estate, les groupes mutualistes DZ et WGZ Bank, ainsi que la banque publique régionale berlinoise Landesbank Berlin.

Cet oubli volontaire ne fait que renforcer l'impression que les banques allemandes ont quelque chose à se reprocher.

jeudi 22 juillet 2010

Des chiffres qui devraient faire réfléchir nos démagogues de service !!!

ISF 2010: Plus de 1.1 Milliard d'Euros ont été investis dans les fonds propres des PME françaises!

Alors que la chasse aux niches est déclarée et que les démagogues de tous bords s'unissent pour hurler contre les riches qui « échappent » à l’impôt, une de ces niches fait aujourd’hui l’actualité: L’aide aux PME.

Les Français redevables de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF) ont été particulièrement nombreux cette année à opter pour le financement d'une PME. Une opportunité ouverte depuis août 2007 par la loi « Tepa » qui permet une réduction, dans une limite de 50.000 euros, de 75 % de l'investissement en cas d'investissement direct ou via un holding, et de 50 % par l'intermédiaire d'un placement collectif (FIP, SCPI, FCPR).

Selon un bilan publié hier, il y a eu 140.043 réductions d'ISF pour investissement dans une PME, contre 102.000 en 2009 (et 92.000 en 2008). Le montant des réductions a ainsi atteint 838 millions d'euros, contre 718 millions en 2009. Ainsi, plus de 1,1 milliard d'euros ont été investis dans les fonds propres des PME , contre 960 millions d'euros l'an dernier.

Tout cela n'a pas empêché le produit de l'ISF de repartir légèrement à la hausse, les montants encaissés s'établissant début juillet à 3,29 milliards d'euros, contre 3,13 milliards l'an passé à la même époque (et 3,27 milliards au final). Le chiffre est actuellement provisoire car il manque les déclarations des non-résidents, le gouvernement avait tablé sur un produit de 3,5 milliards d'euros pour l’ l'ISF en 2010. Le nombre de redevables de l'ISF a atteint, lui, 562.000 début juillet, contre 539.000 à la même date en 2009 (et 559.700 au final). Il avait pour la première fois baissé l'an dernier. Le mouvement s'inverse, et le nombre de redevables pourrait même dépasser au final celui de 2008 (565.000).

Malgré ces chiffres largement positifs, certains « responsables » politiques continuent de réclamer la suppression ou le « rabotage » de cette « niche fiscale ». La grande presse, caisse de résonance de la démagogie ambiante, ne se lasse de citer « un coût de 838M€ » de cette mesure. Le coût !

Mais de quel coût parle-t-on? Chacun sait la "facilité" avec laquelle les entrepreneurs français, ceux qui créent et administrent des PME, ont accès aux capitaux et aux prêts des banques ! Même quand l’Etat se mêle de mettre en place des fonds d’investissement, ils achètent à prix d’or des chaînes des fast food (Quick) plutôt que d’aider les petits entrepreneurs !!!! Combien aurait coûter le manque de 1.1 milliard d’€ de fonds propres aux entrepreneurs français ? Combien de points de PIB en moins ? Combien d’emplois en moins ? Combien de prestations sociales en plus ? Là est la vraie question. Mais cette question, curieusement, personne, pas même les instances patronales ne la pose. Il faut dire que si vous réussissez à me citer deux entrepreneurs dans les instances patronales, vous êtes sacrément fort, tous ne sont que des « super salariés » ne possédant rien de l’entreprise qui les emploie, que les stocks options - bonus…


Il est pourtant un homme que j’aimerais entendre sur le sujet. Le « père » des FIP. Celui qui a analysé le problème et conçu ce dispositif qui draine tant de fonds vers l’économie locale et l’industrie de proximité. Philippe Adnot. Sénateur de l’Aube. Que pense-t-il de l’acharnement que ses confrères mettent à démolir son œuvre ? Que pense-t-il des envolées lyriques de son collègue Carez?

samedi 3 juillet 2010

Toujours les mêmes délires au « Casino fou » de la finance internationale!

Voici que nous apprenons, en plein procès Kerviel, au moment où la presse, aux ordres de ses actionnaires, entonne en chœur l'air du « fruit pourri dans un monde merveilleux », au moment où les « instances de la finance » nous assurent que plus jamais un homme seul et sans contrôle comme Kerviel ne pourra « déstabiliser » les marchés.... Qu'un trader de la City, complètement bourré, a, de chez lui, sur son ordinateur portable, pour se fendre la pipe, acheté en deux heures 30% de la production mondiale de pétrole!!!!!


http://www.telegraph.co.uk/finance/newsbysector/energy/oilandgas/7864814/Steve-Perkins-the-broker-who-traded-520m-when-drunk-to-resume-career-in-Switzerland.html



L'épilogue de cette histoire est surprenante. Interdit de marché par la FSA pour une durée de cinq ans, notre trader fêtard a trouvé, une semaine plus tard, un nouvel employeur en Suisse: Un courtier en énergies renouvelables. Bon, bien sûr, les beuveries de Berne sont moins réputées que celles de Londres, mais gageons que si nous surveillons de près les cours des « droits à polluer » et des biocarburants, nous ne tarderons pas à voir apparaître quelques effluves pas très « écolos » :-))


Que Mister Perkins ait réussi à faire bondir le cours du pétrole de 2,55$ le baril en deux heures, que son employeur, contraint de liquider la position à perte, y ait laissé quelques 10M$ de plumes, nous importe peu.

Mesures de contrôle bidons, annonces mensongères, c'est bien le système financier mondial qui engendre ces « dérapages ». Il les engendre car il en vit. De temps en temps, un bouc émissaire surgit qui focalise sur sa personne la colère du bon peuple, relayée par la démagogie des journalistes travaillant pour des actionnaires eux-même acteurs de la finance mondiale. Pendant ce temps, le « Grand Casino Fou » continue sa tournée. « En avant petits bolides! on attrape la queue de Mickey! Le vainqueur aura un tour gratuit! » Le seul vrai vainqueur, c'est le propriétaire du manège, exactement comme au casino, le seul vrai vainqueur, c'est le casino lui-même.

lundi 12 avril 2010

Le Ministère du Budget est un menteur!!!!

"Déficit de la Sécu : moins élevé que prévu"


C'est par cette affirmation péremptoire que la plupart de vos journaux, radios, télévisions, ont relayé l'information diffusée par le ministère du budget.


"Le déficit du régime général de la Sécurité sociale s'est établi à 20,2 milliards d'euros en 2009, selon les chiffres "quasi définitifs" du ministère, soit 3,2 milliards de moins que prévu initialement". Tels étaient les termes du communiqué.

Or, c'est un GROS mensonge, et voici pourquoi:

"Initialement": Les chiffres initiaux, c'est à dire ceux inscrits dans le budget de l'État, étaient ceux qui avaient été communiqués par la Sécu elle-même, c'est à dire.... 8,6Mds€ (Vérifiez par vous-même, c'est page 46). Le déficit définitif est donc de 2,35 fois supérieur à celui qui été "prévu initialement".

D'où provient cette "erreur"? D'un "coup de com" qui a consisté à faire au mois d'octobre dernier une prévision alarmante permettant de présenter aujourd'hui le résultat (catastrophique) comme moins grave que prévu....

J'affirme donc que le Ministère du Budget (qui sait, bien évidemment qu'un écart se calcule par rapport au budget voté par les représentants du peuple, députés et sénateurs, et non par rapport à une déclaration faite à des journalistes) a sciemment, consciemment MENTI.

Corolaire: Les journalistes sont des ânes qui se sont contentés de braire en chœur le refrain qui leur avait été fourni, sans « investigation » aucune!

mercredi 10 mars 2010

Toujours plus, toujours mieux…. Dans la démagogie !

C'est aujourd’hui que les milliers de salariés de la banque d'investissement de la Société générale vont savoir à combien se monte leur rémunération variable au titre de 2009. Vendredi dernier, c'était chez BNP Paribas. Pas de surprise, les bonus annoncés sont nettement inférieurs à ceux des banques anglo-saxonnes.

Histoire d’alimenter la démagogie et les réactions scabreuses des jaloux de tout poil, la BNP et la Socgen ont « lâché » leurs deux plus gros bonus : 10M€ pour BNP ; 6.5M€ pour Socgen. Bien évidemment, ces deux là ne sont peut être pas trop à se plaindre de la comparaison avec leurs homologues des banques étrangères, mais ils ne sont pas représentatifs de l’ensemble des rémunérations.

Il faut reconnaître que la partie n’a pas été facile à jouer pour les banques françaises qui durent concilier deux impératifs opposés : contenter une opinion publique indignée et chauffée à blanc par un corps de politiciens démagogues et, en même temps, payer suffisamment les professionnels, dont beaucoup ont réalisé une année record, pour qu'ils ne soient pas tentés d'aller à la concurrence. Nouveau cette année, il leur a fallu passer par les fourches caudines de Michel Camdessus, dit « le Tsar des rémunérations» nommé par Nicolas Sarkozy, le Président qui s’était augmenté de 184% lors de sa prise de fonction.

Michel Camdessus, ancien directeur général du FMI, devait s'assurer que les rémunérations variables proposées par les six banques françaises ayant bénéficié du soutien public respectaient les règles du G20 (une partie du bonus en cash, le reste versé de manière différée, en partie en actions, sous condition de performance).

Reste à savoir maintenant si les montants offerts vont satisfaire les meilleurs mercenaires quand les banques anglo-saxonnes, elles, appliquent les règles avec moins de rigueur. Nous avons bien des exemples (encore aujourd’hui avec le marché des avions ravitailleurs américains) où la France perd beaucoup à jouer l’angélisme quand personne, en face, n’est sur le même registre !

jeudi 4 mars 2010

Le Photovoltaïque est il un bon investissement ?


Pas si sûr !


Deux raisons nous amènent à prôner la plus grande prudence à nos clients : Les risques d’arnaque ou d’incompétence (qui se multiplient), et le montage économique qui ne semble pas pérenne, c’est le moins que l’on puisse dire !


Les risques d’arnaque ou d’incompétence :

Il y a régulièrement des secteurs du commerce qui connaissent un véritable boom. Cela ne veut pas forcément dire que nous sommes en présence d’une escroquerie, mais qu’il faut se méfier car à chaque fois qu’il y a beaucoup d’argent à gagner, les escrocs sont présents. C’est ce qui se passe aujourd’hui avec le solaire photovoltaïque. Entre les présentations dithyrambiques des démarcheurs, qui vont parfois jusqu'au mensonge, et le manque de formation des installateurs, ce jeune marché de l'investissement des particuliers en panneaux solaires présente toutes les caractéristiques d'un Far West où les pigeons se font plumer à tire d’aile.

Depuis 2007, entre 2 000 et 4 000 sociétés nouvelles se sont créées chaque année en France pour satisfaire une demande qui a décuplé. L'ampleur des subventions versées appâte les entrepreneurs, qui se dépêchent d'augmenter leurs prix pour dégager des marges volumineuses. Ils savent pertinemment que cette manne financière ne durera pas. En Allemagne, où le marché est mature et où la concurrence est sérieuse, un matériel standard est vendu de 6 000 à 10 000 euros moins cher qu'en France.

Lire à ce sujet : http://www.lexpansion.com/patrimoine/immobilier/la-societe-bsp-palme-d-or-de-l-arnaque-au-solaire_227724.html

L’arnaque n’est pas le seul danger. L’incompétence est aussi fréquente. Les nouveaux entrepreneurs du solaire qui, hier, vendaient des chaussures, des salons, des vérandas, des abris de jardin ne sont pas toujours au top de la technique photovoltaïque. Les exemples de panneaux montés à l’ombre, de toits qui ne sont plus étanches après le passage des installateurs, d’onduleurs jamais installés, d’inclinaisons farfelues des panneaux sont légion.

Le montage économique :

L'installation a une durée de vie d'environ vingt-cinq ans pour les matériels les plus performants (rarement les plus vendus). Que sait on du coût d’entretien de ces installations durant les 20/25 années ? Rien. Que sait on de la surprime d’assurance pour couvrir le risque de vol sur ce genre de matériel exposé ? Rien. Votre maison est-elle conforme aux normes exigées en matière d’isolation ? S’il vous faut changer les fenêtres ou refaire l’isolation extérieure (même avec de nouvelles subventions), la facture risque d’être salée.

Aujourd’hui, les aides régionales et gouvernementales (un crédit d'impôt couvrant la moitié des coûts de l'équipement et plafonné à 8 000 euros pour une personne et à 16 000 euros pour un couple) et les conditions avantageuses de rachat de l'électricité par EDF (vous en trouverez le détail sur Ma Vie Mon Argent : http://www.maviemonargent.com/lexique.html/v ) permettent de « rembourser » l'investissement après une grosse douzaine d'années d'exploitation (tout dépend de la pertinence de l’installation et de l’ensoleillement de votre région). Ensuite, c'est tout bénéfice pour l’investisseur, qui peut alors compter sur une rente annuelle comprise entre 1 200 et 2 000 euros, toujours selon la performance de l'installation et la localisation géographique. Douze ans de patience, donc, quand tout va bien.

Mais ce calcul n’a des chances de tenir que dans la mesure où EDF continue de vous payer l’électricité produite plus du double du prix auquel …. Elle vous le vend !!!! (sic) Ce genre de situation de vente à perte, situation « anti-économique » par excellence NE PEUT PAS DURER . La preuve, les tarifs 2010 sont déjà inférieurs à ceux de 2006. Et EDF ne s’engage à vous les garantir que jusqu’en 2012. Qu’adviendra-t-il après ?

« Le bon sens » nous dit que lorsqu’un montage économique est illogique et que sa garantie est d’une durée largement inférieure à celle qui est nécessaire à son retour sur investissement, il est sage de s’abstenir. En termes patrimoniaux, bien sûr. Si maintenant, pour des raisons de conviction vous souhaitez participer au développement de la production solaire d’électricité, nous ne sommes pas sur le même terrain.

Dans ce cas, prenez néanmoins soin de bien choisir votre prestataire !

Malhonnêteté de l'alternative "Prélèvements ou misère"


En réponse à un de mes articles concernant l'impérative nécessité de supprimer au plus vite les charges qui pèsent sur les salaires et le travail en France, un lecteur a laissé le message suivant:

"Remettre en cause l'essentiel des prélèvements obligatoires, c'est remettre en cause entre autre, les politiques solidaires, de redistribution, et territoriales.
La sauvegarde de l'industrie doit elle conduire à aligner ces politiques selon les critères Chinois, Indiens et autres ? La lutte contre la pauvreté passe t elle par moins de social, et des alignements salariaux et sociaux sur les mêmes bases que les pays ci avant ?
Si vous me dites oui, alors vous serez cohérent avec les termes de votre analyse."

Telle fut ma réponse ("courte", comme toujours :-)) )

Je vous dis "non". Et je vous invite à croire que la réflexion, en particulier politique et économique n'est pas "manichéenne", mais qu'au contraire les pistes sont multiples.

D'ailleurs, vous citez des pays qui sont en voie de progrès social et économique (en ce qui concerne la Chine, c'est d'ailleurs le pays au monde où le niveau de vie progresse le plus vite. Depuis quand? Depuis qu'il rompu avec l'idéologie de répartition directive et étatique). Je vous invite d'ailleurs à réfléchir sur le fait qu'il n'y a pas de progrès social sans progrès économique.
La question qui vient à l'esprit: Peut il y avoir progrès économique sans industrie? Les pays qui ont choisi cette voie (UK, France par exemple) souffrent beaucoup plus de la crise que ceux (Allemagne) qui ont su conserver leur industrie. En effet, le progrès économique trouve sa source dans la plus value redistribuée. La création de plus value n'est pérenne que sur des activités "hard" (mortar), alors que les plus values "soft" (click, know how, finances) ne sont qu'éphémères. De plus, la redistribution (à travers la rémunération du travail) "arrose" une plus grande masse en activité "hard" que "soft". Chacun sait que c'est la réinjection dans le circuit de la consommation des plus values redistribuées qui créent le mouvement. La même somme réinjectée par un grand nombre génère plus de mouvement (donc un plus grand développement social) que réinjectée par un petit nombre.

Lorsque la France tue son agriculture et son industrie (politiques des années 70-2000), elle tue à moyen terme sa capacité à générer des plus values pérennes. On peut rêver (Chirac) d'en faire un parc d'attraction touristique, on peut rêver (Mitterrand) d'en faire un acteur majeur du savoir faire. Dans un cas on paupérise la population, dans l'autre on sous estime la capacité des pays émergents (ex: la Corée) à combler le fossé.

Concernant votre argument selon lequel la réduction des prélèvements obligatoires entraînerait de facto une réduction des salaires et des prestations sociales au niveau des pays émergents:
Je ne reprendrai pas la démonstration de "l'impôt tue l'impôt" qui est désormais trivial. Je vous inviterai simplement à réfléchir à ceci:

Notre système de protection social est tout entier couvert par des cotisations prélevées sur la plus value générée par les travailleurs français.

En lisant attentivement ceci, vous voyez tout de suite où le bat blesse:

Tous les produits importés sont exempts de ces prélèvements.
Tous les produits français vendus à l'étranger sont grevés de ces prélèvements.

Le simple "bon sens" économique amène n'importe quel producteur français.... à produire à l'étranger afin de ne pas subir le "surcoût" de la protection sociale française et pouvoir vivre la concurrence avec sérénité et à armes égales. Moyennant quoi, le cout de la protection sociale étant proportionnel à la population et non à la production, nous nous retrouvons chaque année avec un cout plus ou moins constant réparti sur une plus value en diminution. L'imbécilité ambiante résout le problème par... une augmentation des taux, ce qui entraîne une aggravation du problème et une part de plus en plus importante de l'industrie française touchée par le phénomène des délocalisations.

Ne croyez pas, M. Norab, que les entreprises qui partent depuis quatre ou cinq ans en Chine le font parce que les prix de production ont baissé là bas! Non, ils ont au contraire considérablement augmenté. Mais nos coûts, ici, ont augmenté plus vite du fait de l'alourdissement des prélèvements obligatoires. Malgré l'augmentation considérable des couts de production dans les pays émergents, ceux ci deviennent (je dis bien deviennent) attractifs pour des entreprises françaises qui ne se posaient pas la question il y a 10 ans. Alors?


Alors, il existe bien des alternatives. Celle que je privilégie, pour ma part, est la répartition du cout de la couverture sociale par la ponction sur la consommation.

Quelque chose comme l'affreuse "TVA sociale".

Plus vous consommez, plus vous participez au cout de la protection sociale. Quelle que soit l'origine du produit que vous consommez, quelle que soit l'origine des fonds que vous dépensez (salaire, travail au noir, héritage, revenus fonciers ou mobiliers, allocations...), dès lors que vous consommez, vous payez.

Le cout de la main d'œuvre française diminuera considérablement (pas tout à fait 50% qui est le coût des charges actuelles car ce passage d'un système à l'autre devra s'accompagner d'une valorisation de 10 à 20% environ des revenus nets actuels) rendant ainsi les produits français plus concurrentiels sur le marché intérieur (les produits étrangers augmentant du cout de la TVA sociale et les produits français connaissant un cout de production plus faible) mais aussi sur les marchés étrangers. Dès lors, la production industrielle en France retrouvera son attrait. La création d'emplois contribuera à alléger le coût de la protection sociale, l'augmentation de la consommation consécutive à la reprise de l'emploi permettra le financement de nouvelles mesures sociales...

Qu'en disent les détracteurs?

Argument de la gauche démago contre ce type de projet:

Les petites gens cotiseront proportionnellement autant sinon pus que les riches.
Faux.

Les petites gens qui travaillent cotisent aujourd'hui beaucoup plus que les riches: 80% de leur revenus (50% en cotisations salariales, 20% de ce qui reste en TVA (je sais, l'alimentation c'est 5.5%, mais l'essence et les cigarettes c'est plus de 80% et le loto et le pmu c'est 50% et la proportion de ces dépenses dans un petit budget est considérablement plus importante que dans un gros), auquel vous ajoutez la taxe d'habitation, l'IRPP, les taxes sur l'eau, sur la répurgation, sur l'audio-visuel, sur internet, sur l'alcool etc etc..
Le poids relatif de la protection sociale sur les travailleurs pauvres diminuera au contraire avec mon système.

Le vrai problème se posera pour les allocataires.
Trois formes de réponses: Les allocataires professionnels devront être aidés à choisir une autre voie. Les allocataires sans emploi devront être aidés à profiter de la reprise économique. Les allocataires définitifs (retraités sécu, handicapés etc...) verront leurs allocations augmentées en proportion.... en attendant la mise en place de nouvelles mesures (revenu universel..)

Argument de la gauche socialo communiste:

Ce système marque la fin du système de gestion paritaire et l'étatisation du système social.
Vrai.

La parité ne fonctionne pas, c'est le moyen pour un certain nombre d'administrateurs inutiles (syndicalistes choisis par copinage, faux patrons en mal de statut social) de toucher des revenus confortables, des régimes de retraites dérogatoires, de faire vivre une administration pléthorique, le tout avec les cotisations des travailleurs. Au bout du compte, quand il manque de l'argent, qui met la rallonge? Le budget de l'État. Autant que ce soit lui qui gère le tout.


Argument de la droite gestionnaire (et de la gauche du même nom, en fait des énarques).

Le système actuel permet de dissocier les comptes sociaux du budget de l'Etat et donc de sous évaluer le déficit et l'endettement à l'égard de nos partenaires européens et de la Commission de Bruxelles.
Vrai.

Mais personne n'est plus dupe de cette situation qui est régulièrement opposée à nos dirigeants par leurs partenaires étrangers et que l'on voit quasi quotidiennement dénoncée dans la presse étrangère (comme dernièrement quand le Pdt Sarkosy se permit des allusions sur le déficit grec). Et puis moi, j'estime que la politique de la France doit se décider à Paris et pas à Bruxelles. De plus, maquiller les comptes, ça va un moment, mais il va bien falloir un jour mettre cartes sur table et jouer "franc" jeu.


Voilà, cher Norab. Je ne sais pas faire court quand le sujet est intéressant. J'espère en tous cas, même si je ne vous ai pas convaincu de la validité de mon raisonnement, vous avoir montré que le sujet n'est pas aussi simpliste que "c'est ça ou la misère" que nous rabâchent à longueur de journée ceux dont les arrières pensées sont tout autres.

Il existe de multiples solutions.

Cordialement,

mercredi 20 janvier 2010

Quel terrible aveu!!

« Rappel concernant l'avantage fiscal lié à l'emploi à domicile:
Les contribuables qui emploient de façon directe ou indirecte un salarié à domicile peuvent bénéficier sous certaines conditions d'un avantage fiscal qui prend la forme, selon les situations, d'un crédit d'impôt ou d'une réduction d'impôt sur le revenu, égal à 50 % des dépenses effectivement supportées dans la limite d'un plafond annuel. Ce plafond est fixé à 12 000 € par foyer fiscal, éventuellement majoré de 1 500 € par personne à charge.
La ou les majorations ne peuvent avoir pour conséquence de porter le plafond de dépenses au-delà de 15 000 €. Dans une récente instruction (5B-6-10), l'administration fiscale rappelle que la loi de finances pour 2009 a relevé ces plafonds à respectivement 15 000 et 18 000 € pour la première année d'imposition au titre de laquelle le contribuable demande à bénéficier de l'avantage fiscal. Elle précise que le dispositif ne prévoit aucune adaptation corrélative de la limite de 20 000 € pour les personnes remplissant certaines conditions d'invalidité. Ces modifications s'appliquent à compter de l'imposition des revenus de 2009. »

(Information diffusée ce matin 20 janvier 2010 sur Ma Vie Mon Argent »


Cette mesure appelle à mon sens deux réflexions :


1) L’Etat reconnaît implicitement que le coût de la main d’œuvre est trop élevé. Pour créer des emplois qui sont parmi les moins qualifiés, pour que les particuliers qui ont besoin de ces salariés à domicile puissent satisfaire à leur besoin, l’Etat se sent obligé d’accorder un avantage fiscal qui revient à une diminution du coût de la main d’œuvre. C’est clairement reconnaître que le coût de la main d’œuvre est supérieur à sa valeur.

Mais, allez vous me dire, si nous gagnions plus, nous pourrions payer les gens qui viennent travailler chez nous. Où se situe la faille ? Toujours au même endroit. Pour un € perçu par un salarié, il en coûte 2 (et même plus si on tient compte des congés payés et de la prime de précarité pour les CDD) pour l’employeur, qu’il soit particulier ou entreprise.

Plutôt que d’accorder des dérogations à tire larigot, pourquoi ne pas revoir complètement le financement de notre système de protection sociale ? Les dérogations ne font qu’aggraver le déficit d’un régime qui, pour se renflouer va augmenter les cotisations de ceux qui en paient pour finalement rendre non rentables de nouveaux emplois et créer du chômage….


2) L’Etat semble avoir abandonné l’aide aux emplois de haut niveau pour se consacrer aux emplois non qualifiés. Tandis que nos chercheurs, nos créateurs d’entreprises à forte valeur ajoutée s’installent de plus en plus nombreux dans d’autres pays, l’Etat accorde des avantages fiscaux à qui embauche des aides ménagères. Quelle est sa stratégie, quelle est sa vision de la France de demain ?


Vite, fiscalisons le coût de la protection sociale, reportons le sur la consommation afin que tous paient, afin qu’il soit supporté par tous les produits, y compris ceux qui sont importés !

dimanche 17 janvier 2010

Réflexion à partir de l'incident "Clio IV"

Ainsi donc, Ghosn, plus intelligent que Sarkosy, a donné l’impression de « lâcher du lest » alors que tout le monde, à Flins, savait depuis un mois qu’une ligne de Clio fonctionnerait.


Oui, le gros de la production se fera bien en Turquie.


Cette décision est elle critiquable ?


A mes yeux beaucoup moins que l’agitation sarkosienne. Implanter la fabrication d’un nouveau modèle de gamme moyenne, segment archi concurrencé, dans un pays à très fort coût de main d’œuvre ne s’apparenterait il pas à une faute professionnelle de la part d’un PDG ? Surtout quand on a le choix, quand on dispose d’un nombre important d’usines permettant un prix de revient concurrentiel. Car c’est bien ainsi que se pose la question. Certes, il y a la qualification du personnel, mais aujourd’hui, qui peut dire que l’ouvrier turc travaille moins bien sur une ligne robotisée que l’ouvrier français ? Certes, il y a la proximité des marchés, mais qui peut dire que la Turquie est éloignée des principaux marchés de Renault (la France et l’Allemagne) ? Non, ce qui fait la différence, c’est le coût de la main d’œuvre. C’est lui qui est à l’origine de l’immense majorité des fermetures d’entreprises en France.


Les « délocalisations » sont le fruit d’une politique aberrante menée par quatre générations d’énarques soutenus par autant d’élus, de droite comme de gauche.


« Ne pas remettre en cause le système social paritaire » afin de ne pas froisser l’électorat. Alors, on nous a chanté la comptine de la « désindustrialisation » qui devait substituer la plus value du « know how » aux emplois « peu qualifiés » que nous perdions. Résultat ? Le TGV coréen fabriqué à partir du transfert de technologie est en face d’Alsthom à chaque appel d’offre. Dans deux ans, les premiers moyen courriers 100% chinois volerons (il auront un vague air de famille avec….) Pour maintenir une réelle avance technologique, il faut avoir une réelle avance scientifique. Comment un pays qui n’investit plus dans la recherche fondamentale depuis 20 ans, un pays qui laisse ses chercheurs s’expatrier parce que refusant de les financer peut il encore prétendre disposer d’une avance technologique suffisante pour faire vivre tout un pays ?

Chirac avait évoqué la « vocation touristique de la France ». Notre pays deviendrait le parc d’attraction mondial. Même ça, c’est en train de changer. En 2008 et 2009, contrairement aux vingt années précédentes, la France n’a plus été la « première destination touristique du monde ». Le tourisme restant néanmoins notre première source de devises (oui, avant l’agro alimentaire et l’aéronautique).


J’entends les cris que peuvent pousser certains à la lecture ces lignes. Une nouvelle diatribe libérale ! Encore un qui veut détruire le système de protection sociale ! Réduire les ouvriers français au niveau d’existence des Turcs est inacceptable !


Tout d’abord, je vous invite à regarder autour de vous. La misère n’est elle pas en train de gagner du terrain ? Les services publics ne sont pas en train de se réduire à vitesse grand « V » ? Le service de protection de la santé n’est il pas en train de se dégrader ? Le système éducatif n’est il pas en train d’entretenir les fractures sociales au lieu de travailler à les résorber ? L’emploi ne devient il pas précaire ? Ne vous présente t on pas la bicyclette comme le fin du fin quand des pays, hier chantres de la « petite reine », sont aujourd’hui fiers de leurs 4x4 et de leurs grosses berlines ?


Il y a une différence chaque jour grandissante entre le monde virtuel, celui qui semble régit par les lois, les codes, les obligations, les droits acquis, et le monde réel, celui est vécu par les habitants de ce pays. Il n’est pas loin, le moment où, malgré le SMIC, les lois de protection sociale et les règlements, le niveau de vie réel des Français, privés d’emplois, sera proche de celui des Turcs.


Le fonctionnement du système de protection sociale, paritaire, est un horrible leurre. Les salariés, par le biais de leurs syndicats, croient avoir remporté une grande victoire à chaque augmentation de salaire ou augmentation de charges. Combien de fois n’avons-nous pas entendu cette hérésie, cette imbécillité : « Nous avons obtenu une augmentation des charge patronales, mais pas salariales. » ? Comment peut on faire plus crétin comme raisonnement ? Le patronat s’en fiche complètement que ce soit la part salariale ou patronale qui augmente, dans tous les cas, c’est répercuté sur le prix de vente. C’est donc le consommateur qui paiera ces augmentations, qu’elles soient salariales ou patronales. Le consommateur ne peut plus payer ? Au mieux on va fabriquer ailleurs, au pire on ferme la boîte. Et les syndicats, les mêmes qui avait obtenu cette « avancée » sociale vont critiquer la fermeture de l’entreprise. Vont-ils pour autant créer une scop , histoire de démontrer qu’on pouvait maintenir le niveau de production avec le coût de main d’oeuvre ? Pas le moins du monde…


Le système de protection social est donc géré par des patrons qui n’en ont rien à faire et des représentants des salariés empreints d’idéologie, eux même grassement rémunérés par les deniers publics.


Imaginons un instant que notre système de protection sociale, sans grande modification, ne soit plus géré de manière paritaire, mais par l’Etat. Imaginons qu’il ne soit plus financé par le travail, mais par la consommation. TVA sociale ? Oui, quelque chose comme cela. Augmentation considérable des prix, allez vous dire ! Pas si considérable que cela. En effet, l’assiette de collecte va devenir immense. Toute l’économie souterraine qui échappe aujourd’hui aux cotisations va s’y trouver soumise ! Sur le marché international, les produits français vont connaître une diminution de leur coût de production, donc une augmentation de leur compétitivité. Cela entraînera des embauches, une augmentation de l’exportation, un « rééquilibrage » de notre balance commerciale. Sur le marché intérieur, même phénomène, avec en plus une augmentation du coût des produits importés (ceux là même qui sont produits à moins chers participeront au coût de la protection sociale française), accroissant encore la compétitivité des produits français. C’est ainsi et ainsi seulement que nous inverserons la tendance pour recréer des emplois en France. Les entreprises françaises renouant avec les profits s’acquitteront de l’IS. Les Français, renouant avec l’augmentation des revenus s’acquitteront de l’IR.


En prenons le chemin ? Non.


Le gouvernement actuel, toujours disposé à de grands discours et de grandes déclarations, continue à rendre le coût de la main d’œuvre de plus en plus cher. Il est condamné à voir chaque année partir de nouveaux emplois vers des pays moins chers. Oh, il peut s’agiter, faire des effets de manches, montrer du doigt tel ou tel « patron voyou » qui a empoché des subventions pour ne pas tenir ses promesses, tout cela n’est que poudre aux yeux et démagogie. La dure loi du marché reste la dure loi du marché. Si, à qualité égale, tu es plus cher, tu ne vends pas.


Mais que fait la Police ?


En l’occurrence, la police, c’est Bruxelles. Et oui, maintenant, la France n’est plus un pays indépendant, libre de sa politique économique. Il faut obéir à la commission de Bruxelles, instance qui a tous pouvoirs à l’encontre des Etats membres, même si elle n’est pas élue, même si sa politique ne dépend que d’elle même, sans aucun compte à rendre aux citoyens des 27 pays.

Dans cette affaire de Clio IV, l’attitude de Bruxelles a été exemplaire. En effet, La commissaire à la Concurrence, Neelie Kroes, a "demandé à (ses) services de contacter les autorités françaises aussi vite que possible pour demander des explications". Elle évoque une "contradiction apparente" entre des déclarations du ministre français de l'Industrie, Christian Estrosi, et les promesses faites par Paris en février 2009 lors de la mise en place des prêts à conditions privilégiées pour les constructeurs automobiles victimes de la crise.

L'une de ces promesses était que Paris "n'imposerait aucune condition sur la localisation des usines", rappelle Mme Kroes en prévenant que "la Commission s'assurera que cet engagement est tenu".

Et voilà le travail ! En l’occurrence, voilà le travail qui se barre…. Hors de l’EU !

Et oui, vous avez bien lu, Bruxelles a émis des remontrances au gouvernement français qui faisait mine de vouloir maintenir des emplois en Europe !!!!

Cette attitude n'est pas nouvelle, avec l'entrée en vigueur en 1996 de l'accord d'union douanière avec l'Union européenne, la Turquie est devenue une plate-forme exportatrice, essentiellement vers l'Europe. Renault exporte ainsi les trois quarts de sa production.

Nous ne sommes décidément pas prêts de nous en sortir !