Nous ne cessons de le répéter depuis des mois, le déficit et l'endettement abyssinaux des États vont déclencher une vague inflationniste majeure dans les toutes prochaines années.
Le gouvernement d'Obama, exactement comme l'ont fait tous les gouvernements précédents aux USA, a beau répéter qu'il soutient sa monnaie, le billet vert ne cesse de chuter. Véritable catastrophe ou bonne politique? Tout dépend, bien sûr, du point de vue auquel on se place.
"Notre gouvernement transforme notre monnaie nationale en dollar du Zimbabwe". Voilà le triste destin qui attend le dollar à en croire le professeur d'économie William Anderson. Le billet vert a en effet touché jeudi son plus bas niveau en 14 mois face à la monnaie unique européenne, à près de 1,50 dollar pour un euro.
L'explication, selon M. Anderson, est celle-ci : "le dollar chute parce que le reste du monde a compris que les Etats-Unis ne sont plus un « refuge » et que les investisseurs vont voir ailleurs". La preuve : au second trimestre, les banques centrales ont investi 63% de leurs nouvelles réserves de liquidités dans l'euro et le yen et seulement 37% dans le dollar, alors que la moyenne sur les dix dernières années était exactement inverse. Un dollar faible équivaut à une fuite des capitaux. Autre indicateur qui ne plait pas au Américains: Sur les six derniers mois, le dollar a perdu 15% tandis que l'or augmentait de 150 dollars.
La première conséquence de cette politique? Exactement l'inverse du discours politique d'Obama: Le marché des actions est en hausse. Le seul bénéficiaire aujourd'hui de la situation est Wall Street : Ceux qui ont emprunté pour acheter ont touché le jackpot. Les riches se sont enrichis. D'un autre côté, le capital a fui, freinant la croissance de l'emploi. Les loyers, le pétrole et la nourriture ont augmenté plus vite que les salaires. En euros, le PIB par habitant aux Etats-Unis a baissé de 25% depuis 2000, alors qu'il est en hausse de 4% en Allemagne.
L'économie américaine serait elle un joli décor de théâtre en carton pâte?
Sarah Palin a également exprimé sa préoccupation, sur sa page Facebook, quant à la manière dont la chute du dollar affectait l'image des Etats-Unis en tant que puissance mondiale. Mais, est-ce là le plus important?
La chute du dollar, que je vous ai annoncée dès le déclenchement de la phase "chaude" de la crise, est logique. Les USA tirent les premiers. Pourquoi? Parce que, dans une situation de très grande instabilité économique comme celle que nous vivons, il est impossible que tous les Etats restent solidaires et se coalisent. Il en est toujours un qui, pour être le premier à tirer les marrons du feu, joue sa carte perso, au risque de faire exploser le système. Les USA nous ont appris, à travers l'histoire, que leur solidarité s'arrêtait aux limites de leurs frontières et qu'ils étaient toujours prêts à... faire payer les autres. Que ceux qui ont cru au miracle "Obama" redescendent sur terre. Pendant que les autres monnaies se maintiennent, la zone $ produit à coûts sous évalués et se désendette, ou, plus exactement dévalorise la dette qu'elle a l'égard des investisseurs étrangers qui lui ont acheté du papier fédéral.
Ainsi va le monde, quoi qu'en disent certains, mu par des forces et des réflexes qui, dans les grands moments resurgissent. "Je n'y peux rien, c'est ma nature", a répondu le scorpion. Allons nous tous couler?
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