mercredi 20 janvier 2010

Quel terrible aveu!!

« Rappel concernant l'avantage fiscal lié à l'emploi à domicile:
Les contribuables qui emploient de façon directe ou indirecte un salarié à domicile peuvent bénéficier sous certaines conditions d'un avantage fiscal qui prend la forme, selon les situations, d'un crédit d'impôt ou d'une réduction d'impôt sur le revenu, égal à 50 % des dépenses effectivement supportées dans la limite d'un plafond annuel. Ce plafond est fixé à 12 000 € par foyer fiscal, éventuellement majoré de 1 500 € par personne à charge.
La ou les majorations ne peuvent avoir pour conséquence de porter le plafond de dépenses au-delà de 15 000 €. Dans une récente instruction (5B-6-10), l'administration fiscale rappelle que la loi de finances pour 2009 a relevé ces plafonds à respectivement 15 000 et 18 000 € pour la première année d'imposition au titre de laquelle le contribuable demande à bénéficier de l'avantage fiscal. Elle précise que le dispositif ne prévoit aucune adaptation corrélative de la limite de 20 000 € pour les personnes remplissant certaines conditions d'invalidité. Ces modifications s'appliquent à compter de l'imposition des revenus de 2009. »

(Information diffusée ce matin 20 janvier 2010 sur Ma Vie Mon Argent »


Cette mesure appelle à mon sens deux réflexions :


1) L’Etat reconnaît implicitement que le coût de la main d’œuvre est trop élevé. Pour créer des emplois qui sont parmi les moins qualifiés, pour que les particuliers qui ont besoin de ces salariés à domicile puissent satisfaire à leur besoin, l’Etat se sent obligé d’accorder un avantage fiscal qui revient à une diminution du coût de la main d’œuvre. C’est clairement reconnaître que le coût de la main d’œuvre est supérieur à sa valeur.

Mais, allez vous me dire, si nous gagnions plus, nous pourrions payer les gens qui viennent travailler chez nous. Où se situe la faille ? Toujours au même endroit. Pour un € perçu par un salarié, il en coûte 2 (et même plus si on tient compte des congés payés et de la prime de précarité pour les CDD) pour l’employeur, qu’il soit particulier ou entreprise.

Plutôt que d’accorder des dérogations à tire larigot, pourquoi ne pas revoir complètement le financement de notre système de protection sociale ? Les dérogations ne font qu’aggraver le déficit d’un régime qui, pour se renflouer va augmenter les cotisations de ceux qui en paient pour finalement rendre non rentables de nouveaux emplois et créer du chômage….


2) L’Etat semble avoir abandonné l’aide aux emplois de haut niveau pour se consacrer aux emplois non qualifiés. Tandis que nos chercheurs, nos créateurs d’entreprises à forte valeur ajoutée s’installent de plus en plus nombreux dans d’autres pays, l’Etat accorde des avantages fiscaux à qui embauche des aides ménagères. Quelle est sa stratégie, quelle est sa vision de la France de demain ?


Vite, fiscalisons le coût de la protection sociale, reportons le sur la consommation afin que tous paient, afin qu’il soit supporté par tous les produits, y compris ceux qui sont importés !

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